Les cordons de brassage cuivre nouvelle génération extrêmement fin (AWG28/30) et leur utilisation en Datacenter.
Les câbles de brassage cuivre actuellement déployés restent assez gros et ne facilitent pas les opérations de maintenance au niveau des platines cuivre (ajout, suppression ou changement).
Plus la densité des ports brassés augmente plus l’exercice de brassage devient difficile, sans compter sur la difficulté à lire les étiquettes de câble, les obstructions à la circulation de l’air.
C’est pourquoi depuis quelques années, des câbles de diamètres très faibles sont apparus sur le marché de manière à faciliter l’exploitabilité sur les platines cuivres et tout particu-lièrement pour celles qui sont fortement brassées ou en haute densité (48 ports par U).
Ces câbles de brassage sont une véritable solution à cela. Pour autant, s’ils vont être facilement déployés dans les bureaux, la réticence est forte pour un déploiement en Datacenter.
Depuis des décennies, les câbles cuivres ont été caractérisés au niveau de leur diamètre par un acronyme AWG.
L’American Wire Gauge est une unité
de mesure née aux Etats-Unis et reprise dans le monde par la suite.
Dans les architectures de câblage qui sont déployées dans les Datacenters,
on retrouvera cette information aussi bien au niveau du câble structuré mis
en place qu’au niveau des cordons de brassage utilisés.
On utilise le terme de gauge associé à un numéro pour désigner la taille du diamètre de l’âme en cuivre. Plus le chiffre est bas, plus le diamètre est important.
Un câble AWG26 est donc de diamètre plus petit qu’un AWG24 et le AWG28 encore plus petit.
Actuellement un câble possède un diamètre d’environ 6mm. Avec de l’AWG28, on passe à des diamètres autour de 4mm.
Les normes ANSI/TIA-568-D et ISO 11801 définissent les performances nécessaires des câbles pour les communications Ethernet.
La dernière norme ANSI a inclus le support des câbles AWG28 mais uniquement en tant que cordons de brassage.
Par ailleurs, les normes de transmission sur ces câbles, imposent des limites d’architecture au niveau des distances maximums autorisées. On parle souvent de la limite de 100m (90+10). Or cette limite théorique est très dépendante de la qualité effective du câble.
Beaucoup de constructeur proposent des câbles dont les caractéristiques dépassent les exigences de la norme, les autorisant à supporter des longueurs plus importantes.
Le fait d’utiliser des conducteurs de plus faible diamètre amène pour autant l’application de nouvelles limites. En effet, le fait que le conducteur soit plus fin amène à des pertes plus importantes et donc la longueur totale maximum d’un lien en sera affectée à la baisse.
Pour pouvoir définir les limites entre la partie de câblage structuré (Permanent Link) et la partie en cordon de brassage, une formule existe et introduit des notions de déclassement.
Un câble utilisé en câblage structuré aura un coefficient de 1 alors que pour ces cordons AWG 28, on pourra avoir un coefficient supérieur à 1,9. Cela aura pour effet de diminuer la longueur maximale utilisable pour la partie cordon de brassage.
La formule sera :
(coef de déclassement * longueur du cordon de brassage) + (coef de déclassement * longueur de câblage structuré) =< 102 mètres.
Là où ça se complique un peu c’est que les coefficients de déclassement varient en fonction des constructeurs.
Pour autant les variations de ces coefficients ne sont pas à ce point importantes d’un constructeur à un autre pour ne pas avoir une idée assez rapidement des limites.
On trouve ces cordons en Cat 5e / 6 et 6a.
On trouve des cordons U/UTP, F/UTP ou U/FTP.
L’objectif étant de réduire le diamètre des cordons au maximum, le blindage ne contribuerait pas à maintenir une taille minimum. Les câbles les plus fins seront donc en U/UTP sans aucun blindage.
Les cordons sont disponibles généralement avec des longueurs de 2m à 20m. Certains supportent le POE.
Les cordons AWG28/30 sont une réelle avancée pour améliorer l’exploitabilité dans les Datacenters.
Tous ceux qui ont manipulé des cordons de brassage sur des cartes 48 ports en tireront un confort certain. Le mou se logera plus facilement, le peignage des câbles sera grandement facilité. Ces câbles ont été validés au sein même de la norme Cat6a ou classe E/Ea, les performances sont garanties.
Les problématiques de limitation en distance n’en sont généralement pas en Datacenter.
Le frein à leur expansion tient certainement à la crainte infondée sur leur réelle performance, l’absence de connaissance de leur existence et probablement leur prix.
Publié le 01.10.2021